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FLAMENCO 37

Association de danse créée en août 2008 à Tours, par quatre membres fondatrices, enthousiastes et passionnées, âgées de 27 à 35 ans, au détour d’envies et désirs non assouvis, l’association se veut un hommage de chaque jour au Flamenco et aux Sevillanas, à la danse, la musique et le chant Flamenco, à l'Espagne et à l'Andalousie.

PROJET ASSOCIATIF ANNEXE 1 : L'HISTOIRE DU FLAMENCO

Publié par Flamenco 37 in Documents officiels

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Annexe 1 : L’histoire du Flamenco

 

      

1- Définition du Flamenco

Le Flamenco est un art qui se présente sous deux aspects :  Musique et Danse. Dans la musique, le Chant et la Guitare occupent le rôle fondamental, bien qu’il n’existe d’autres instruments (la percussion, el cajón) et accompagnements (las palmas) qui sont généralement très présents et jouent un rôle important.

La danse est très expressive et chaque partie du corps doit se déplacer de manière coordonnée : les pieds, les jambes, les hanches, la taille, les bras, les mains, les doigts, les épaules, la tête, …

Pour apprendre le Flamenco, comme dans d’autres manifestations artistiques, deux ingrédients sont nécessaires : l’âme et la technique, et ce n’est pas un simple objectif si nous considérons que le Flamenco est très riche et compliqué. On peut compter plus de 50 palos (styles) de Flamenco différents. Chaque palo a son rythme et son harmonie propres et, dans le cas où c’est un palo dansant, il y en aura autant de différents.

Pour simplifier, nous pourrions séparer les  palos en deux groupes :

 

1 -  Le Flamenco Jondo (profond), un style sérieux qui exprime des sentiments profonds et fréquemment tragiques.

On traite ici de sujets comme l’amour, la tromperie ou la peine, et la danse revêt une expression très profonde et intimiste. C’est pour cela qu’il est le plus difficile à comprendre pour ceux qui n’ont pas été initiés au Flamenco. Il est plus fréquemment représenté dans des cercles d’experts ou dans des salles de théâtre ou de concert.

Des exemples de Jondo sont  : las Bulerias, la Farruca, el Martinete, la Minera, la Petenera, la Soleá et el Tiento.

 

2 - Le Flamenco Festero qui est un art plus heureux, comme son nom l’indique, est interprété dans les festivités et les célébrations en Andalousie.

Les sujets traités sont heureux, qu’ils soient à propos de l’amour et des sentiments, ou qu’ils évoquent des lieux, festivités et scènes flamencas, ou, y compris parfois, des comédiens.

Des exemples du Flamenco Festero sont : las Sevillanas, la Rumba, el Tanguillo et las Alegrías.

Il y a naturellement beaucoup de styles et beaucoup d’interprétations qui ne sont pas facilement catalogables. En tout cas, ce qui est commun à tous les Flamencos est qu’ils parlent tous de sentiments. Et pour faire passer ces sentiments, le Flamenco s’exprime de manière très forte, ce qui ne laisse généralement personne de marbre ; on peut aimer ou haïr le Flamenco !

 

2- Origines du Flamenco

Sur leurs origines ou influences, nous ne pouvons que nous aventurer, car la première information écrite sur le Flamenco date de 1 774 dans une des Cartas marruecas (Cartes marocaines) de Cadalso. La seule donnée connue, par transmission orale, est qu’il s’agit d’un art très ancien qui trouve son berceau en Andalousie, dans la vallée du Guadalquivir.

Curieusement c’est aux bords de ce fleuve que se situe la plus ancienne civilisation Ibérique, celle des Tartesos. Selon des sources historiques, ils jouissaient d’une très grande culture, et ils étaient très amateurs de musique et de danse, bien que nous ne connaissions pas quelle en était la teneur.

Une autre base sur laquelle il n’y a pas de doute, est que dans le Flamenco nous trouvons de nombreuses influences de cultures très diverses. Ceci n’est pas une surprise quand nous savons que par cette terre sont passés les plus diverses civilisations et cultures. Phéniciens, Grecs, Carthaginois, Romains, Juifs, Maures, Wisigoths et Gitans s’y sont installés pendant des siècles, et toutes ces influences ont été absorbées avec sécurité dans la musique et dans la danse.

Dans des documents grecs nous trouvons le style melismático comme caractéristique typique de la chanson du sud de l’Espagne, ce style est aussi présent aujourd’hui dans le Flamenco. De l’époque romaine, nous trouvons les compte-rendus de Martial et Juvenal sur la Puellae Gaditanae (jeunes femmes originaires de Gades), la colonie fondée par les phéniciens sur le territoire de ce qui est aujourd’hui Cadix, une ville qui avait assimilée aussi une culture grecque. Ces danseuses, qui s’accompagnaient de musiciens, sont arrivées à être appréciées dans l’aristocratie et la haute bourgeoisie romaine, et étaient engagées comme point culminant de leurs festivités privées ou pour des spectacles publics. Il est étrange, que dans les reliefs, les Puellae Gatanae apparaissent avec des castagnettes, et avec des positions de pieds et de bras identiques à celles du Flamenco actuel. Il s’agit peut-être seulement d’une coïncidence, ou peut-être que cette manière de danser était commune à tout le bassin de la Méditerranée, aujourd’hui nous ne la connaissons que du Flamenco.

D’autres théories signalent que la Seguiriya, la Saeta et el Fandango trouvent leur berceau dans la liturgie juive. Ceux sont des données que nous ne pouvons aujourd’hui vérifier, toutefois les similitudes sont évidentes, comme on l’écoute également dans d’autres palos, où les accords nous rappellent leurs rythmes joyeux.

Une autre influence, qui par son caractère évident n’a pas créé beaucoup de polémique, est celle qui remonte à l’âge moyen, à l’époque de l’Espagne musulmane : la musique Andalusí, résultant de la fusion de la musulmane du nord de l’Afrique, avec la chrétienne et la juive, déjà existante dans la péninsule. Ici l’influence maure vint de nouveau enrichir le style. La Granaina  avec son origine maure indicutable, ou la Zambra , qui est un mot qui désignait à l’origine les anciennes réunions de musiciens andalous, sont des exposants clairs de cette influence.

L’influence gitane nous la trouvons tant dans la danse comme dans la musique. Quelques caractères de la danse sont très semblables à ceux des régions asiatiques d’où viennent les gitans. Les rythmes flamencos non européens ont ausi des caractères que nous trouvons aujourd’hui seulement dans la musique indienne.

Et de cette manière nous pourrions encore nous aventurer à signaler des influences ou origines très variées. Mais en tout cas, ce qui est évident, c’est que le Flamenco a été, pendant sa longue histoire, perméable aux influences les plus variées, et qu’il est aussi pur que métis.

 

3- Évolution du Flamenco à partir de 1765

En faisant un bref parcours dans ce que fut l’évolution du Flamenco comme nous le connaisons de nos jours, déjà documenté et traité professionnellement, nous pouvons commencer par une époque beaucoup plus récente.

 

       3-1 Entre 1765 et 1860

À cette époque nous trouvons trois foyers d’importance qui feront école : Cádix, Jerez de la Frontera, et le quartier de Triana, à Séville. C’est à partir de cette époque que la danse flamenca, commencera à avoir une place parmi les danses espagnoles qui se sont développées dans les écoles, en étant représentée fréquemment dans des patios, des auberges (ventas) et des salons privés quand avaient lieu des festivités.

En ce qui concerne la guitare, au début elle n’accompagnait pas généralement le chant, qui était normalement effectué à palo seco, sans davantage d’accompagnement que le toque de palmas. Quelques compositeurs, comme Julian Arcas, commencent à composer des thèmes avec des sons flamencos qui préfigurent une nouvelle ère.

 

           3-2 Entre 1860 et 1910

Nous rentrons dans une époque plus prolifique qu’on est arrivé à appeler l’Âge d’Or du Flamenco.

À cette époque fleurissent les cafés chantants (los cafés cantantes), qui vont permettre de développer toutes les facettes du Flamenco ; l’instrumental, le chant et la danse, jusqu’à fixer définitivement ce que nous pourrions considérer comme le classicisme du jondo. La danse acquiert une splendeur sans précédent, celle-ci étant le plus grand attrait pour le public de ces cafés chantants. On donne un grand élan à la guitare, comme complément fondamental et indispensable au chant et à la danse.

 

        3-3 Entre 1910 et 1955

Le chant est marqué par ce qui a été appelé l’étape de la Ópera Flamenca où ce sont les chants plus légers commme los fandangos et los cantes de ida y vuelta (d’influence sud-américaine, qu’ont été rapportés par les cantaores qui ont émigré) qui prennent le dessus. Ce chemin nouveau ne plaît pas à tout le monde et en 1922 un groupe d’intellectuels, comme “Falla” et autres artistes de la Generación del 27 créent un concours à Grenade, dans le but de trouver de nouveaux artistes de valeurs qui cultivent le chant jondo authentique.

À partir de 1915, un cycle de danse théatrale de qualité exceptionnelle se produit, en portant la danse espagnole et flamenca par toutes les scènes du monde.

 

        3-4 À partir de 1955

Nous nous trouvons avec une Renaissance du Flamenco, sa figure principale étant Antonio Mairena, avec cette rigidité interprétative et son souci d’investigation et de divulgation de l’orthodoxie du chant.

La danse à cette époque est développée dans los tablaos, qui sont les héritiers des cafés chantants, et qui comptent de véritables personnalités de la danse, qui alternent leurs activités entre los tablaos, des théâtres, des festivals et d’autres scènes.

Les guitaristes, en accompagnant le chant et la danse acquièrent une plus grande notorité, et atteignent une plus grande maturité dans leur art. Le guitariste est actuellement non seulement accompagnateur, mais aussi soliste. Paco de Lucía marque le début d’une étape de splendeur sans précédent, en donnant à la guitare une dimension universelle. Avec lui il faut citer d’autres vertueux de cet instrument, comme Manuel Cano, Victor Monge Serranito et Manolo Sanlucar.

 

4- Le Flamenco aujourd’hui…

Le Flamenco continue à évoluer pour se transformer en art universel.

D’un côté nous remarquons de nouvelles tendances de métissage avec d’autres styles musicaux portées par quelques artistes. Sur ce point il y a assez de polémiques ; entre les défenseurs de la conversation de l’orthodoxie flamenca, (comme l’avait déjà fait en son temps “Falla”, et qui a permis de conserver un patrimoine tellement précieux), et d’autres plus intéressés dans son évolution et sa perméabilité.

D’un autre côté, d’importants artistes ont fait voyager le Flamenco sur les cinq continents, en arrivant à une époque où les moyens de communication sont des témoins de sa grâce, de sa force et de son envoutement (duende).

De ce fait nous ne pouvons plus affirmer que le Flamenco est une manifestation artistique exclusivement d’Andalousie (comme nous ne pouvons pas dire non plus que le Jazz est une musique de la Nouvelle-Orléans).

On assiste aujourd’hui en Andalousie à des spectacles du plus authentique, classique et pur Flamenco interprétés par une danseuse japonaise ou un guitariste italien, et ceci devant le respect d’un grand public de puristes. Pendant ce temps là, les plus grands artistes andalous font voyager le Flamenco sur d’importantes scènes partout dans le monde.

Naturellement l’Andalousie reste la capitale du Flamenco. Il y est le plus concentré et nous pouvons jouir de cet art le plus fréquemment dans sa manifestation la plus pure. Enfin, du fait que c’est une musique intime par antonomase, le Flamenco se sentira le plus à l’aise dans un petit cercle d’amis où, on trouvera la guitare, la voix, et ce corps qui danse à l’aube, c’est ce que l’on appelle una juerga flamenca.

 

 

Siège social 22 rue du jeu 37 270 Montlouis sur Loire – flamenco37@hotmail.fr – flamenco37.over-blog.com – Septembre 2010